Henri Cauderlier et Francis De La Haye, 1914-1915

Tout commence lors d’un déménagement durant lequel avec mon père Alain, nous avons retrouvé un chronologie décrivant les déplacements d’Henri Cauderlier, mon arrière-arrière-grand-père, durant la 1ere Guerre Mondiale. Je n’avais jamais entendu parler des Poilus de la famille. Alain ayant trouvé de plus de nombreuses cartes postales de l’époque à Bayeux, je vis là une source incroyable d’histoires à découvrir. Les recherches commencèrent donc quelques semaines plus tard.

En plus des cartes postales, nous trouvons les matricules de nos protagonistes Henri et Francis, mais aussi celui du petit frère de ce dernier Louis.

Première carte du 9 avril 1915
au cours du voyage

A la mobilisation générale le 1er août 1914, Henri Cauderlier a 40 ans, il est marié à Marthe De La Haye (Mamie de Bayeux) et a 3 enfants : André 6 ans et demi, Henriette 5 ans et Denise 2 ans.
Francis De La Haye, frère ainé de Marthe a 35 ans, lui aussi marié à Maria née Raux et il ont 2 garçons : Roger 8ans et demi et Raymond 3ans.

Francis et Henri, beaux-frères, se retrouvent non seulement dans le même régiment : le 3e d’Artillerie à pied (RAP), mais de plus sur la même batterie : la 3e Batterie Territoriale.

seconde carte du 9 avril 1915
une fois arrivé

Francis arrive le premier à Cherbourg le 3 août rejoint par Henri le 6.

Travaux à Cherbourg à définir. Photo du régiment

Joseph De La Haye qui disparait à la guerre fin 1914.

Après quelques mois calmes passés à Cherbourg, Henri et Francis sont envoyés dans la Somme le 9 avril 1915. Déjà dans le train, Henri a un instinct affuté, il sait que ce sera pour des travaux.

Ils se déplacent très régulièrement de village en village (Framerville, Cayeux-en-Santerre, Rozières, Harbonnières, Bray, Etinehem, Montfaucon) et dorment dans les fermes locales. La vie est plus confortable que sur le front, ils dorment dans la paille.

Le 13 avril, un avion survole nos héros. C’est un Taube (colombe en allemand), premier avion militaire allemand produit en série. En représailles, la batterie de 75 lui tire dessus.

Ils sont tout de même sous le feu de l’artillerie ennemie, même si celle-ci est apparemment faible (carte 14/04/15 1)

Historique du 3e RAP :

En 1915. les quelques batteries d’activé et de réserve restées dans les camps d’instruction, ne tardèrent pas à être envoyées au front. Il ne resta plus dans les places fortes que les unités territoriales.

Pendant que quelques unités désarmèrent les batteries et expédièrent les pièces au front, les autres furent successivement employées comme batteries de travailleurs et, par la suite, affectées à des positions de tir.

Dans la Somme, les batteries territoriales de Cherbourg (2e, 3e, 4e et 5e) construisent des boyaux, des tranchées, des abris, des rideaux de fil de fer, et plus tard seront envoyées à Belfort et en Alsace.

La Saint-André

Aujourd’hui 30 novembre c’est la Saint-André !

A la Saint-André,
La terre retournée,
Le blé semé,
Il peut neiger.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

Avec un père et un grand-père tous deux prénommés André, le 30 novembre était une date qu’à la maison nous ne pouvions rater.

En recherchant dans les vieilles cartes postales j’étais bien sûr d’en trouver quelques-unes marquant cette occasion.

Et en effet, parmi les cartes conservées à Bayeux depuis plus d’un siècle, s’il n’y en a aucune pour souhaiter les anniversaires, j’en ai facilement trouvé 4 envoyées pour sa fête à mon grand-père André Cauderlier senior, 2 en 1909 et 2 en 1918.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La Saint André en 1909

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

En novembre 1909 mon grand-père André senior a 18 mois.

La première carte que nous découvrons est signée Joseph. Mais quel Joseph ?

Il semble que ce soit le jeune oncle maternel du petit André, Joseph De La Haye.

Il aurait 19 ans et serait à cette date déjà engagé volontaire dans l’armée. En effet il s’est engagé pour 5 ans le 19 mai 1908, 6 jours avant la naissance de notre petit André, et en 18 mois il a fait son chemin à l’armée, il est maintenant Maréchal des Logis depuis quelques jours (le 19 novembre). Il ne dit rien sur la carte parce qu’il sait que le bébé ne sait pas lire et il réserve ses longues lettres à sa soeur Marthe, la maman du petit André. La carte est timbrée à 5 centimes et oblitérée à Caen le 29 novembre 1909.

Une autre hypothèse serait que ce soit Joseph père, le père du précédent c’est-à-dire le grand-père maternel du jeune André. Dans ce cas la carte parait bien maigre sans même la signature de Marie la grand-mère du petit. Il faudrait comparer les écritures.

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La seconde carte nous vient de Cécile, la plus jeune de la fratrie des De La Haye.

Cécile a 17 ans en 1909 et elle est beaucoup plus volubile et fantaisiste que son frère Joseph. Mais sa carte présente deux mystères :

Le premier concerne l'”oncle Joseph” qu’elle mentionne dans le texte. S’il s’agissait de son frère et donc de l’auteur de la carte n°1 tout serait clair mais elle raye le mot “son” pour le remplacer par le mot “mon”, or nous ne lui connaissons pas d’oncle Joseph ; du côté de son père, des De La Haye donc, son père lui-même s’appelle Joseph et il n’y en a pas d’autre dans la fratrie ;

Du côté de sa mère c’est à dire des Tranchant, nous ne connaissons pas de Joseph et de plus ils sont tous à Cancale en Bretagne. On ne voit pas qui pourrait récupérer “un panier de Doudous” pour l’apporter à Bayeux.

Mais cette carte présente un autre mystère.

En haut trace en relief d’une oblitération de l’enveloppe disparue

Regardez bien les deux cartes, elles sont toutes deux timbrées sur l’image et oblitérées à Caen le 29 novembre 1909. Si la première porte un timbre vert de 5 centimes, la seconde porte un timbre rouge de 10 centimes. Mais surtout la seconde ne mentionne pas d’adresse !

Comment se fait-il que la carte soit timbrée et oblitérée sans adresse !

L’ami Titus spécialiste et collectionneur de cartes postales anciennes nous propose comme probable explication que l’employé des postes a accepté de tamponner le timbre présent sur la carte affranchie au tarif lettre, l’adresse se trouvant sur une enveloppe elle même objet d’un affranchissement supplémentaire.

Et en effet en regardant la carte de côté on distingue bien une trace en relief d’un affranchissement identique qui a dû être réalisé sur une enveloppe disparue.

La Saint André en 1918

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918

Fin novembre 1918 l’ambiance est tout autre, l’armistice vient d’être signé et toute la France exulte de la paix retrouvée.

Le petit André a bien grandi et il a maintenant 10 ans et demi.

Alors que nous lui rendions visite un 11 novembre dans les années 1990, mon grand-père André nous a raconté son émotion de la victoire du 11 novembre 1918 et son souvenir des cloches de la cathédrale de Bayeux qui n’en finissaient pas de sonner.

Quelques jours plus tard il recevait donc quelques cartes dont ces deux-ci.

La carte n°3 lui vient de sa tante et non moins voisine Jeanne qui habite au 19 quand lui habite au 21 de la rue Echo. Pas de problème de timbre ici, la carte a sans doute été mise directement dans la boite voisine.

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918
N° 4 : Carte de Henri Cauderlier
à son fils André Novembre 1918

Et pour finir voici la carte n°4, celle que le jeune André va recevoir de son père Henri.

L’armistice a beau être signé depuis 15 jours, le retour des soldats n’est semble-t-il pas encore planifié.

Après 4 ans d’inquiétude on imagine que cette attente est à la fois interminable et pleine d’espoir.

Ce sont ces sentiments qui sont partagés ici par le père et le fils à l’occasion de cette fête.

N° 4 : Carte de Henri Cauderlier à son fils André Novembre 1918

Le Ciel et la Terre

Cela fait un an que notre Papa chéri André Cauderlier nous a quitté.

Pour lui rendre hommage, après la cérémonie nous avions partagé des souvenirs de lui en regardant de vieilles photos. Et c’est alors que j’ai ressenti la nécessité impérieuse d’expliquer et commenter toutes ces photos, impulsion première à ce site généalogique.

Mais le jour même, l’année dernière, ce qui nous transportait d’émotion c’était la “dissociation” entre son corps terrestre destiné au sous-sol de cette Terre, au pays des taupes, et son âme qui connaissait la Révélation de l’Au-delà.

En généalogie aussi il y a des révélations.

Emélie Cauderlier née Halley et son petit-fils Georges Boucher, futur grand-père de Ghislaine.

C’est lorsqu’un généalogiste successoral retrouve le contact physique avec un héritier vivant d’une succession sur laquelle il travaille.

Et hier j’ai eu la première “révélation” de cette aventure généalogique lorsque Ghislaine, dont j’ignorais l’existence la semaine dernière, a répondu à mon contact en me confirmant que nous étions bien cousins !

Une histoire qui commence, promesse de belles rencontres et d’échanges de souvenirs. C’est promis nous en reparlerons.

Merci le Ciel pour ces moments.

Hypo-Taupe

En rangeant les cartes postales de Bayeux j’ai retrouvé une carte que papa André Cauderlier a écrite à sa grand-mère Marthe Cauderlier et à sa tante Denise Cauderlier alors qu’il vient d’arriver en pension pour son année de Maths-Sup au Lycée Hoche de Versailles en 1950.

Carte postale de Versailles, La chapelle du lycée Hoche, adressée à Madame et Mademoiselle Cauderlier 21 rue Echo BAYEUX (Calvados) et oblitérée le 26 octobre 1950

Transcription :

Versailles 24 octobre

Ma chère Mamy. Ma chère Tante Denise

J’ai bien reçu votre bonne lettre à laquelle j’aurais voulu répondre longuement mais le temps et le travail se joignent pour absorber toute mon activité. Tant que je n’aurai pas assimilé tout le retard qui s’est accumulé, je ne pourrai pas faire grand chose d’autre que d’essayer de le faire.
A bientôt pourtant. Je ferai l’impossible. Très affectueux baisers. André.
Les détails demandés dans ma prochaine lettre.

Carte postale de Versailles, La chapelle du lycée Hoche

Le contexte est lourd, très lourd. Car après avoir retrouvé le bonheur pendant ses années de lycée à Bayeux où il pouvait exprimer son éclectisme et sa créativité dans un environnement familial et amical reconstruit, le voilà qui doit quitter Bayeux pour un pensionnat inconnu, sans famille et sans ami pour suivre des études exigeantes et peu créatives.

C’est un défi qu’il s’impose et il le vit comme tel mais un handicap supplémentaire va être fatal à ce projet. En effet les places en internat son rares et il n’a pas de solution d’hébergement familial à Versailles. Ce n’est que mi-octobre qu’il peut enfin arriver en classe avec un mois et demi de retard (peut-être aussi à cause de problèmes de santé).

Dans cette carte on sent tout le désarroi du pauvre taupin pris dans la nasse du rythme infernal qui lui est imposé. Pour qui connaît son style habituel précis, ce texte bref paraît plutôt malhabile. Aucun doute pour moi : il est déjà en burn-out.

Nous, on a envie de lui dire que ce n’est pas grave, que s’il échoue en prépa il ira en fac où l’attend Francine qui l’aimera toute sa vie et lui donnera deux beaux enfants.

On voudrait lui dire aussi que cette expérience lui sera bénéfique car au lieu de l’enfermer dans une école de mines, de ponts, ou de chaussées, elle va lui permettre d’être un pionnier d’une discipline nouvelle pour laquelle il n’y a encore aucune école, l’Informatique.

Parce qu’on sait qu’il n’était pas fait pour une vie de taupin, qu’il lui fallait la lumière, la créativité et l’humain.

Madame Alfred Duval née Estelle Julie Bouthreuil

Acte de décès d’Estelle Julie Bouthreuil veuve Duval.

Etrange rencontre pour moi que celle de Madame Alfred Duval née Estelle Julie Bouthreuil.

Au début des années 1990, Arlette et moi avons visité les archives municipales de la ville de Carentan à la recherche d’actes d’état civil qui se trouvent aujourd’hui en un clic sur internet.

Le hasard – dernière page avant les tables annuelles – nous a fait tomber sur l’acte de décès, le 31 décembre 1917, d’Estelle Julie Bouthreuil veuve Duval. Le nom de Bouthreuil attire mon attention. Les parents d’Estelle sont clairement les mêmes que ceux de notre aïeul Paul Just Bouthreuil.

Faire-part de décès d’Hortense Bouthreuil née Cauderlier

Pour obtenir la copie de l’acte nous en avons fait une photo argentique que nous avons ensuite scannée en noir et blanc au scanner du bureau avant de rapporter précieusement l’image à la maison sur une disquette.

Une vingtaine d’années plus tard nous retrouvons Estelle Julie sur geni ce qui nous permet de déposer le précieux fichier pour documenter la fiche geni.

Puis l’analyse de la sombre fratrie à laquelle elle appartient nous fait retrouver son acte de mariage. Estelle a épousé Alfred Duval qui travaille à l’époque à Paris.

L’analyse des photos de l’album attribué à Marie-Louise Lagouche née Bouthreuil me fait suspecter que l’une d’elles représente Estelle Julie.

Photo possible d’Estelle Julie Bouthreuil.

Mais “Est-ce-t-elle” ? comme dirait l’autre.

En relisant le faire-part de décès de sa belle-soeur Hortense, (qui a épousé son jeune frère Paul Bouthreuil), nous sommes un peu tristes pour elle d’en déduire qu’elle n’a pas eu d’enfant.

Elle y apparait en effet comme Madame veuve Duval, mais aucune mention n’est faite d’enfant ou de petits-enfants, ce qui signifie qu’aucun n’est vivant à cette date en 1912.

Le dernier rebondissement, c’est la découverte aujourd’hui 31 décembre 2020, 103 ans jour pour jour après son décès, dans des vieux papiers Lagouche à Dennemont, de 3 cartes postales adressées à Madame Duval, rue Holgate à Carentan en 1914.

Première carte recto

Ces cartes posent beaucoup de questions.

La première a été envoyée par Charles Lagouche à Madame Duval le 18 décembre 1914 de Bordeaux. Il s’y présente lui-même très élégant et conduisant un cabriolet. Quel style !

Première carte verso
De ce que j’en comprends nous avons ici :
Germaine, Irma, Marie-Louise et Suzanne

Les deux autres cartes ont des tirages photographiques de mauvaise qualité qui ont mal supporté les années. Les photos sont très pâles, peu contrastées et jaunies. Heureusement une fois numérisées on peut améliorer les choses.

Sur l’une on distingue 4 femmes dans une forêt en hiver, vêtues de fourrures, à la date du 8 mars 1914.

Au verso seulement l’adresse “Madame Duval à Carentan Manche”.

Suzanne Lagouche et la jeune Germaine dont on ne sait rien, sauf ses mensurations ….

Sur la dernière ne figurent que les deux plus jeunes femmes dans cette même forêt habillées tout pareillement. La jeune fille s’est hissée à la hauteur de son ainée. Cette fois la carte est rédigée, et a été postée. On y lit :

“Mercredi 20 mars. Chère Madame Duval, Pour vous montrer que Germaine est grande, la voici à côté de Melle Suzanne elle est presque de sa taille. Elle pèse 40 K. mesure 1m49 et chausse du 36 c’est vous dire qu’elle n’est pas dans les petites. A un de ces jours une longue lettre ( un temps épouvantable à Paris ). Yeux toujours en mauvais état. Il faut de la patience. Bons baisers Irma”

Je n’ai aucune idée de qui sont Irma et Germaine.

Carte envoyée à Madame Duval

Mais ces cartes, comment sont-elles arrivées jusqu’à moi ?

Deux de ces cartes postales sont affranchies et oblitérées, adressées Rue Holgate à Carentan. Il est donc certain qu’elles y sont arrivées et y ont séjourné. Elles ont été tenues en main et lues par Estelle Julie qui les a soigneusement rangées dans ses affaires.

Mais à la mort d’Estelle, rue Holgate à Carentan ce 31 décembre 1917, qui reste-t-il dans cette famille pour s’occuper des vieilles cartes restées là ?

Des neveux et nièces.

Il reste, les enfants de Paul :
– Marie-Louise, mon arrière grand-mère alors veuve, réfugiée à Auvers avec ses 4 enfants,
– sa soeur Suzanne, la directrice de l’institution Notre-Dame
– son frère Edouard, Berthe, l’épouse de celui-ci, et leurs 3 enfants, qui vivent à Bréhal.

Il reste aussi possiblement un autre neveu, s’il est toujours vivant, il s’appellerait Edouard Louis Robiquet ; c’est le fils de Virginie, la seule soeur d’Estelle qui a eu un enfant.

Alors il est bien possible qu’il soit revenu à Marie-Louise et Suzanne, parce que ce sont des femmes et qu’elles habitaient à côté, la lourde tâche de s’occuper des affaires d’Estelle.

Dans ce cas les cartes sont passées de Carentan à Auvers pour rentrer ensuite à Paris, où elles ont été prises en charge par ma grand-mère Suzanne ou son frère Charles Lagouche pour atterrir à Dennemont.

Mais alors il y a peut-être d’autres documents venant d’Estelle au même endroit …

Joli voyage en attendant pour ces petites cartes.

Bonne année 2021.

Les Cartes postales de Bayeux

Le 6 septembre 2020

Dans la maison de Bayeux, je retrouve des albums contenant des cartes postales. Ces albums sont ceux de mamie de Bayeux, Marthe. On s’écrivait comme des textos, tous les jours ou presque, pour ne pas dire grand-chose sur ces courriers sans enveloppe. la différence, c’est qu’il était courant de conserver et collectionner les cartes postales.

De nombreuses cartes sont envoyées à Carentan par des amis de Marthe et Henri, avant puis après leur mariage, par ses frères et sœurs, ses amis.

Marthe réside chez ses parents à la gendarmerie, son père Joseph en est le capitaine.

On découvre certaines personnalités, comme celle de sa sœur Cécile de la Haye née le 1er juillet 1892 qui écrit même quand elle est encore petite. Elle est spontanée et bavarde, elle écrit énormément. Les visites sont fréquentes de Bayeux à Carentan, à Caen et à Cherbourg, par le train.

On se rend visite le dimanche.

Une amie Jeanne Douet écrit très souvent depuis Cherbourg à Marthe, jusqu’au mariage de Jeanne Douet. Elle donne des nouvelles de Madame Viala.

Cherbourg a une importance particulière pour la famille de la Haye.

Les naissances donnent lieu à des échanges de cartes, ainsi que les fêtes.

La guerre de 1914-1918

Francis de la Haye et son beau-frère Henri Cauderlier sont mobilisés ensemble dans le même bataillon. Ils séjournent à Cherbourg, puis partent vers l’est à Belfort, en 1915 à Bray-sur-Somme.

Les permissions sont rares.

Georges Boucher est mobilisé et blessé.

Les cartes adressées à la petite Denise, âgée de 3 ans, ne lui épargnent pas les ruines et les destructions.

En l’absence des hommes, les femmes font tourner le commerce. Henri explique à Marthe comment gérer la comptabilité client.