Mariage Cauderlier Desrez à Carentan

Archives départementales de la Manche

L’an mil huit cent soixante dix huit, le trois
du mois de Juillet, à dix heures et demie du soir
Par-devant nous Alfred Léon houet, adjoint
au Maire de la ville de Carentan, canton de Carentan,
département de la Manche, officier de l’état civil

délégué.
Sont comparus en l’hôtel de Ville
Le Sieur Henri Guilain Joseph Cauderlier,
négociant, âgé de quarante un ans, domicilié à
Carentan, né à Taisnières-sur Hon (Nord), le
vingt-six Novembre mil huit cent trente six,
fils majeur de Henri Joseph Cauderlier, négociant,
agé de soixante deux ans, domicilié à Saint –
Hilaire Petitville, ici présent & consentant et de
Stéphanie Auquier, décédée en ladite commune de
Saint Hilaire Petitville, le vingt huit Juin Mil
huit cent soixante quinze, le tout résultant d’actes
dont expéditions en forme nous ont été remises,
d’une part
Et la dame Léonie Augustine Desrez,
cafetière, âgée de trente deux ans, domiciliée à
Carentan, née à Périers, le deux Juin mil huit
cent quarante six, fille majeure de Alexandre
Louis Desrez, et de Amélie Justine Letourneur
décédés tous deux audit Périers, le premier, le
trente Novembre mil huit cent soixante trois, &
la seconde, le quinze Mars mil huit cent
soixante onze, ainsi que letout est constaté par
actes, dont extraits en forme nous ont été remis,
et petite fille du côté paternel, ainsi que du
côté maternel d’aieuls dont le dernier domicile
et le lieu du décès lui sont inconnus, ainsi qu’aux
quatre témoins ci-après dénommés, lesquels ont
certifié par serment, conformément aux dispositions

de l’article deux de l’avis du Conseil d’Etat du
quatre Thermidor an treize que, quoi qu’ils connaissent
la future épouse, ils ignorent absolument le lieu du
décès, ainsi que celui du dernier domicile de ses aïeuls
paternels et maternels. Ladite dame Léonie Augustine
Desrez, future épouse, veuve en premier mariage de
Henri Jean Guérin, décédé en cette ville, le trente
un Mai mil huit cent soixante dix sept, ainsi
qu’il est constaté aux registres de l’Etat Civil que
nous avons aux mains, d’autre part.
Lesquels nous ont requis de procéder à la
célébration du mariage projeté entre eux & dont
les publications ont été faites en cette ville, les
dimanches vingt trois & trente Juin derniers,
devant la principale porte extérieure de l’hôtel
de ville, à l’heure de midi, conformément à
la loi.
Répondant à notre interpellation les futurs
les futurs époux, ainsi que les personnes présentes qui
autorisent le mariage, ont déclaré qu’il a été
fait un contrat de mariage entre lesdits futurs,
le vingt Juin dernier, devant Maître Godin,
notaire à Carentan.
Aucune opposition audit mariage ne nous
ayant été signifiée, faisant droit à leur réquisition,
après avoir donné lecture de toutes les pièces
ci-dessus mentionnées & du chapitre six du
titre du Code Civil, intitulé du mariage, avons
demandé au futur époux & à la future
épouse s’ils veulent se prendre pour mari &

pour femme, chacun d’eux ayant répondu
séparément & affirmativement, déclarons au
nom de la loi que le sieur Henri Guilain Joseph
Cauderlier
, & la dame Léonie Augustine Desrez
sont unis par le mariage.
De quoi nous avons dressé acte en présence
des sieurs Alexis Sylvain Lainé, capitaine retraité,
chevalier de la Légion d’Honneur, âgé de soixante
dix sept ans, domicilié à Carentan; Léopold
Cauderlier, négociant, âgé de trente un ans,
domicilié à Bayeux; Jules Desrez, photographe,
âgé de trente cinq ans, domicilié à Cherbourg;
et Artidor Le Marigny, boucher, âgé de
quarante cinq ans, domicilié à Périers, lesquels,
après qu’il leur en a été fait lecture, l’ont
signé avec nous & les parties contractantes

Toujours passionnants ces actes de mariages par ce qu’il sont faits sans précipitation, avec des témoins choisis, dans un temps long qui inclut les publications.

On est d’abord scotché qu’un mariage puisse être célébré en mairie un mercredi à 10h30 du soir ! D’accord c’est le mois de Juillet, il fait peut-être encore jour mais tout de même.

Ici on voit que l’ainé de la fratrie Cauderlier se marie sur le tard à 41 ans avec une femme qui est veuve. On ignore si elle a des enfants de ce premier lit. Elle tient un commerce de cafetière. Henri, lui, est ici déclaré comme négociant. On fait donc un contrat de mariage.

Au vingt (et) unième siècle on est étonné de cet “article deux de l’avis du Conseil d’Etat du
quatre Thermidor an treize”. Il semble que même majeure une femme doive avoir l’accord de ses parents ou à défaut de ses grand-parents pour se marier sauf à déclarer ne savoir ce qu’il sont devenus.

Comme témoin on trouve le frère du marié Léopold et son beau-frère le Capitaine Lainé.