051. Arthur Cauderlier et Jeanne Barbanchon

Cette page, numérotée 051 du fait qu’Arthur est le fils ainé d’Augustin qui est le cinquième élément (ah ah!) de la fratrie, cette page donc pourrait aussi être numérotée 081, car Jeanne Barbanchon est l’ainée des deux filles de Stéphanie Cordelier la huitième de la fratrie. C’est ça quand on épouse sa cousine !

Enfance et jeunesse d’Arthur Cauderlier

Arthur Cauderlier pere
Arthur Cauderlier à Londres

A défaut d’actes d’état-civil anglais, notre principale source d’information sur la jeunesse d’Arthur est son acte de mariage, qui nous apprend qu’Arthur est né le 14 octobre 1869 à Londres. C’est là que sa maman, qui s’appelait Mary Ann George, est décédée le 5 juillet 1884, le laissant orphelin à l’âge de 15 ans.

On a une information non sourcée comme quoi Arthur aurait été baptisé le 7 novembre 1869 à la Holy Trinity Church de Newington, Surrey; mais perso je n’arrive pas à localiser cette église sur google-map.

Arthur Cauderlier
Arthur Cauderlier à Londres

On ignore quand et pourquoi Arthur revient seul en France mais on a retrouvé une source très riche, son dossier militaire. On y apprend qu’Arthur était résident à Cherbourg et employé de commerce lorsque le 21 mars 1891 il se présente à la mairie pour s’engager pour 3 ans dans l’infanterie. Il n’est pas très en avance pour faire son armée, car étant né en 1869 il devrait être de la classe 1889 et en fait il est de la classe 1890 et s’engage en mars 1891 à 21 ans et demi ! Cela peut faire penser qu’il n’est arrivé à Cherbourg que fin 1890 ou début 1891… ou alors que les gendarmes sont venu le chercher et qu’il s’est engagé pour éviter des sanctions.

Dossier Matricule de Arthur Cauderlier

Toujours est-il qu’il arrive “au corps” le 26 mars 1891 et fait donc ses trois ans au 25ème régiment d’infanterie en gravissant les échelons : caporal le 20 août 1892 puis sergent 25 septembre 1893. A en croire wikipedia, le 25ème régiment d’infanterie est en garnison à Cherbourg depuis 1873, et il n’intervient dans aucun conflits entre 1886 et 1914. On peut donc raisonnablement penser que les années d’armée d’Arthur se sont déroulées tranquillement à Cherbourg.

Le 25 mars 1894 il quitte l’armée, son certificat de bonne conduite en poche, et reprend semble-t-il son activité d’employé de commerce à Cherbourg. C’est alors qu’il s’éprend de sa cousine Jeanne Barbanchon.

Il habite au 56 quai Caligny. Et sur le même quai, aux numéros 38 et 40 on trouve Jules Desrez, vous savez, le frère de sa tante Léonie Desrez qui a épousé son oncle Henri Guilain Cauderlier ( le grand frère de son papa Augustin). Jules Desrez, qui est photographe, sera témoin du mariage d’Arthur et Jeanne. Sympa d’inviter un photographe à son mariage, ça fait des économies. Bon en même temps il n’y a pas des tonnes de famille à Cherbourg pour servir de témoin.

Peu avant son mariage, le 30 avril 1896 il quitte Cherbourg pour s’installer comme commis-épicier à Paramé à côté de Saint-Malo. Le 4 juillet il revient à Cherbourg pour épouser Jeanne.

Enfance et Jeunesse de Jeanne Barbanchon

Germaine et Jeanne Barbanchon
Germaine et Jeanne Barbanchon

Jeanne Barbanchon, elle aussi, n’est arrivée à Cherbourg que récemment. Elle est née et a grandi avec sa soeur Germaine à Vire où ses parents sont horlogers-bijoutiers. Puis la famille a déménagé à Cherbourg où vit Léon Barbanchon, le frère du papa de Jeanne et Germaine.

Ils habitent au 27 rue de la Vase qui, contrairement aux apparences, était déjà, et est encore, l’une des artères commerçantes principales de Cherbourg et qui de ce fait a été rebaptisée depuis la rue du Commerce, ça sonne mieux.

Mais la profession de papa Jules Auguste Barbanchon n’est plus horloger mais employé de commerce. Peut-être une joint-venture Barbanchon avec son frère Léon.

Cherbourg, Rue du Commerce
anciennement Rue de la Vase

A leur mariage on a donc Jules Desrez comme témoin mais on se passera de la présence de papa Augustin Cauderlier qui n’a pas fait le déplacement depuis Londres. On note aussi sur l’acte que Stéphanie la maman de Jeanne est appelée Cauderlier et non Cordelier et que cela ne semble pas la déranger, mais au moment de signer que va-t-elle faire ? Et bien elle signe de son nom d’épouse S.Barbanchon, et le tour est joué.

Une fois mariés nos tourtereaux vont avoir une vie riche d’enfants et de déménagements.

Jeannette, Germaine et Lucienne Cauderlier photographiées à Carentan vers 1917

En croisant les informations du dossier militaire et celles des actes de naissance des enfants, on reconstitue le parcours ainsi :

Le 24 mars 1897 ils déménagent de Rochebonne-Paramé à Paramé, OK

Le 26 mai 1897 c’est la naissance à Paramé au 96 rue de la gare du fils ainé Roger Jean Cauderlier. Sur l’acte le jeune papa Arthur est commis-épicier.

Puis ils déménagent à Saint-Malo.

Le 16 juillet 1899 c’est la naissance de Germaine Marie Antoinette Cauderlier à Saint-Malo. Arthur est commis-épicier.

Le 6 novembre 1901 ils déménagent à Caen.

Rue Pasteur à Brest

Puis le 5 octobre 1902 ils reviennent à Paramé.

Le 30 octobre c’est la naissance à Paramé des jumeaux Jeanne Marie Anne (dite Jeannette sans doute pour la distinguer de sa maman) et Arthur Jules Auguste (que l’on devait bien aussi pouvoir distinguer de son papa ?!). Ce papa Arthur est toujours commis-épicier.

Le 10 mai 1908, la petite famille s’établit à Brest au de la rue Pasteur qu’on appelle encore parfois la Grand’Rue car c’est l’artère commerciale principale de la ville.

JO du 24 août 1924
Au milieu de la page
Médaille de Bronze de la famille

En 1910, le petit Pierre Louis Roger Cauderlier nait le 30 septembre puis décède le 24 novembre.

Le 8 janvier 1912 c’est la naissance à Brest de Micheline Marie Josephe Cauderlier. Elle décèdera à Brest à l’âge de deux ans le 19 août 1914.

Le 6 décembre 1913 c’est la naissance de Lucienne Cauderlier à Brest.

Lorsque la guerre éclate en 1914, Arthur est mobilisé dans la territoriale le 13 novembre 1914, mais il est renvoyé dans ses foyers le 19 mars 1915 parce que père de 6 enfants.

On va fêter ça… et voici le 7 novembre 1915 la naissance de Maurice Victor Jean Cauderlier, toujours à Brest.

Avec la fin de la guerre, Arthur est définitivement dégagé de toute obligation militaire et comme ils n’ont plus d’enfants nous perdons nos 2 sources d’informations.

Pourtant entre 1915 et 1924, la famille va déménager pour s’établir durablement à Dinard, 40 rue de la Pionnière.

La première trace que nous en avons est l’attribution de la médaille de bronze de la famille à Jeanne, relatée dans le journal officiel du 12 août 1924. Vient ensuite dans la presse régionale les prix de dactylographie décernés à Dinard le 17 juillet 1925 à une demoiselle Cauderlier. Il s’agit probablement de Lucienne dont on sait qu’elle sera dactylographe de profession à son mariage avec Armand Bruneau en juin 1936.

Jeanne décèdera à Dinard le 7 juin 1933 à seulement 56 ans alors que son petit Maurice n’a pas encore 18 ans.

Comme souvent, l’annonce de son décès nous donne de précieux renseignements sur ses enfants et ses petits-enfants vivants à cette date.

Annonce du décès de Jeanne Cauderlier née Barbanchon dans L’Ouest Eclair du 8 juin 1933

Par ailleurs on peut s’étonner que la famille Gancel soit associée à cet avis.

Et ce n’est qu’une petite question parmi tant d’autres, car à ce jour je ne sais pas ce qu’a fait Arthur après le décès de sa femme ni quand et où il est lui-même décédé.

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