2. Cauderlier Henri et Stéphanie

Henri Cauderlier (ou Cordelier) et Stéphanie Auquier

Stéphanie et Henri sont le vrai couple constitutif de la « famille Cauderlier ». Ils ont eu une vie hors du commun.

A ce jour on ne connait pas de photos d’eux.

Stéphanie Josèphe Auquier est née le 7 décembre 1813 à Taisnière-sur-Hon (Nord).

Voir l’évènement naissance de Auquier Stéphanie Joseph

Henri Joseph Cauderlier est né le 5 juin 1815 à Maubeuge.

Voir l’évènement naissance de Cauderlier (ou Cordelier) Henri Joseph

Sa mère Justine Lemaréchal s’y trouvait de passage. En l’absence du père, c’est la sage-femme qui déclare l’enfant. L’officier d’état-civil fait une erreur de transcription, l’enfant est noté Henri Cordelier.

La conséquence de cette erreur se perpétue pour les enfants nés à Carentan mais non pas pour ceux du Nord, où l’on connaît la famille.

Cependant comme parmi les garçons seuls ceux nés dans le Nord auront eux-même des enfants, nous n’avons pas de cousin qui s’appellent Cordelier.

Il existe encore dans la maison de Bayeux une tasse de baptême ou de communion avec l’inscription ‘Henri Cordelier’. C’est probablement la tasse d’Henri Joseph car tous les autres Henri de la famille s’appellent Cauderlier.

Voir l’article sur le mystère de la tasse Henri Cordelier.

Henri a une vie professionnelle animée. On découvre son évolution au fil des actes de naissance de ses enfants où sa profession est systématiquement indiquée.

Ainsi au moment de son mariage le 18 mai 1836 il est charron à Taisnière, sans doute pour le compte de son beau-père David Auquier qui est agriculteur dans ce village. L’histoire ne dit pas s’il a été travaillé chez son beau père ou s’il a épousé la fille de son patron.

L’acte de mariage révèle que son père se nommait Henri Joseph exactement comme lui (çà va pas nous aider) et était employé des douanes. Justine Lemaréchal, sa mère décède le 15 avril 1816. Il n’a pas un an. De quoi est-elle morte, dans quelles circonstances ….

C’est lorsqu’il sont chez le grand-père Auquier à Taisnières sur Hon qu’ils ont leur premier enfant.

1. Henri Guilain. Je garde ces deux prénoms pour le distinguer des autres Henri de la famille mais en réalité on l’appelait Henri comme en témoigne le nom écrit sur sa photo. Il naît le 26 novembre 1836. Il aura des enfants (Voir génération 1)

Le 2 mai 1838 naît sa sœur Agnès à Bellignies près de Gussignies. A ce moment là Henri et Stéphanie y tiennent un cabaret situé au lieu-dit « Virginette » sur la chaussée de Brunehaut.

2. Agnès ne se mariera pas. Elle s’occupe de ses frères et sœurs puinés et meurt jeune, le 1er février 1871 à Carentan. Elle laisse l’image du dévouement dans la tradition familiale. Elle meurt avant sa mère (en 1875) âgée de 32 ans.

En 1840, on les retrouve à Gussignies.

3. Hortense vient au monde le 15 février 1840. Henri est à nouveau charron. Son épouse Stéphanie est déclarée ménagère.

Hortense, mon aïeule, se mariera. (Voir génération 1)

Le 29 novembre 1841, un

4. enfant mort-né est déclaré par deux gardes-champêtres. Les parents sont toujours à Gussignies.

5. Auguste, dit Augustin, naît le 29 septembre 1842 à Gussignies. Son père est toujours charron et sa mère ménagère.

Il s’établira en Angleterre, se mariera et aura des enfants. (Voir génération 1)

6. Marie Anne naît le 9 janvier 1845 à Gussignies. Son père est toujours charron et sa mère ménagère.

Elle se mariera et aura des enfants. (Voir génération 1)

Le 28 juillet 1847 c’est

7. Léopold qui naît à Gussignies. Il se mariera et aura des enfants.

(Voir génération 1)

Selon l’histoire orale, Henri devient intendant d’un domaine à Gussignies. Il savait lire, écrire et compter. Il s’occupait de tout.

Les actes d’état-civil n’ont pas conservé la trace de cette fonction.

Ils parlent chti, les enfants gardent « les vaques del pâture », ils mènent une vie rurale du milieu du 19e siècle à proximité de la frontière belge. On les appelle « li Cauderli ».

Un événement inattendu va bouleverser leur vie. En 1851, ils héritent d’une parente éloignée, une Mademoiselle Demasière dit-on.

L’héritage est conséquent. Il semble qu’il consiste en des immeubles et des commerces et une flotte commerçante sur la Manche vers l’Angleterre. Les biens sont situés à Carentan et ses alentours, dans la Manche.

Voir ici les premiers éléments concernant cette succession

La première réaction des enfants est : « on ira plus garder les vac del pâture, on est ric maintenant ».

La famille accepte l’héritage et décide de déménager et s’installer à Carentan en reprenant l’activité commerciale.

Note : Comprendre le mécanisme successoral qui va permettre cette révolution économique et géographique dans la famille est l’un des objectifs de cette étude.

Le déménagement en septembre 1851 est compliqué par la distance et les 6 enfants déjà nés.

Les suivants naîtront à Carentan.

Le voyage se fait en diligence. Toute la famille part à l’aventure vers une destination inconnue avec les 6 enfants. Stéphanie, la mère est enceinte de 7 mois d’une petite fille. Pour le voyage, ils ont tué un taurillon et l’ont salé. Les Cauderlier qui transmettent l’histoire et qui deviendront des marchands de sel et de salaison ont retenu ce détail.

On dit qu’ils habitent d’abord à Saint-Côme-du-Mont puis rapidement à Carentan.

Arrivés à Carentan, la famille Cauderlier s’installe rue de l’église et invite le curé à dîner pour faire connaissance.

Le curé : – ce n’était pas la peine d’inviter tout ce monde !

– Non non, on est juste entre nous…

D’autres enfants viennent au monde :

8. Stéphanie Josèphe Cordelier est née le 14 décembre 1851.

Son père est négociant. On le pousse à signer Cordelier peut-être pour la première fois de sa vie.

Stéphanie aura des enfants nous la retrouverons plus tard

9. Louise Cordelier naît le 23 juin 1853. Son père est négociant.

Louise va épouser M. Viala. Ils n’auront pas d’enfant (selon faire-part décès d’Hortense où le nom de Louise n’est pas suivi de celui de ses enfants). On a deux jolies photos d’elles. On sait aussi qu’elle habitait Cherbourg car de nombreuses cartes postales envoyées de Cherbourg donnent de ses nouvelles.

Le 28 avril 1855 un

10. enfant naît sans vie. Son père est négociant.

Le 20 juillet 1856 naissent les jumeaux Eugène Augustin et Eugénie Marie.

11. Eugène est mis en nourrice chez la veuve Gaudibert à Sébeville, rue de la halibourdiere (?). Il y meurt âgé de 10 mois le 26 mai 1857. Il est enregistré sous le nom de Lecordelier.

(photos de Sébeville aujourd’hui)

12. Eugénie aura des enfants nous en reparlerons donc plus tard.

13. Edmond Arthur Cordelier, le petit dernier, naît alors que sa mère a 45 ans le 18 avril 1859 à Carentan. Il décède chez son frère Léopold à Bayeux le dimanche 25 novembre 1877 à 6 heures du matin. Il est célibataire et n’a pas d’enfant. L’acte de décès est au nom d’Arthur Edmond Cauderlier.

Son décès à 18 ans et 7 mois laisse planer beaucoup de questions. Accident ? Suicide ? Maladie ?

La famille se souvient qu’un Arthur serait responsable de la faillite de Léopold qui survient dix ans plus tard pour cause de dettes, est-ce lui ou son neveu le fils d’Augustin ? A ce stade nous l’ignorons.

Le commerce maritime

(Photos du port de Carentan)

Les principales denrées exportées de Carentan vers l’Angleterre étaient le beurre, les œufs, les animaux sur pied. Mais on constate qu’Henri Guilain à Carentan comme Léopold à Bayeux étaient commerçants en sel. Il semble donc probable que leur commerce principal à Carentan dont ils ont hérité était celui du sel.

On peut penser que les fils se sont partagé les responsabilités de l’affaire géographiquement. L’aîné Henri Guilain au siège à Carentan, le cadet Augustin en Angleterre, le benjamin Léopold à Bayeux. On ignore si une succursale à Bayeux existait à l’origine ou si c’est Léopold qui l’a créée.

Les affaires ne se passent pas trop bien. Selon grand-père André, plusieurs naufrages ont mis à mal les finances car Henri n’avait pas jugé bon d’assurer les bateaux.

Henri et Stéphanie finissent par s’installer à Saint-Hilaire-Petitville à côté de Carentan (avant le 11 novembre 1869, mariage de Léopold). Leur maison est juste à côté du port, au lieu-dit « Les Remblais ». Ils voient les bateaux aller et venir.

Stéphanie décède le 28 juin 1875 à Saint-Hilaire-Petitville.

Henri meurt le 31 décembre 1879 à 64 ans à Saint-Hilaire-Petitville.

Le compte total des enfants est donc de 10 enfants vivants et deux morts-nés + Eugène qui meurt en bas âge. Soit 13 enfants.

Il y a 3 garçons aînés qui se partagent l’affaire, plus Arthur qui les rejoints brièvement.

Sur les 6 filles, 2 n’ont pas d’enfants, Agnès qui reste célibataire et Louise qui épouse M. Viala.

4 filles auront des enfants, Hortense, Marie, Stéphanie et Eugénie.

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