La Saint-André

Aujourd’hui 30 novembre c’est la Saint-André !

A la Saint-André,
La terre retournée,
Le blé semé,
Il peut neiger.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

Avec un père et un grand-père tous deux prénommés André, le 30 novembre était une date qu’à la maison nous ne pouvions rater.

En recherchant dans les vieilles cartes postales j’étais bien sûr d’en trouver quelques-unes marquant cette occasion.

Et en effet, parmi les cartes conservées à Bayeux depuis plus d’un siècle, s’il n’y en a aucune pour souhaiter les anniversaires, j’en ai facilement trouvé 4 envoyées pour sa fête à mon grand-père André Cauderlier senior, 2 en 1909 et 2 en 1918.

N° 1 : Carte de Joseph De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La Saint André en 1909

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

En novembre 1909 mon grand-père André senior a 18 mois.

La première carte que nous découvrons est signée Joseph. Mais quel Joseph ?

Il semble que ce soit le jeune oncle maternel du petit André, Joseph De La Haye.

Il aurait 19 ans et serait à cette date déjà engagé volontaire dans l’armée. En effet il s’est engagé pour 5 ans le 19 mai 1908, 6 jours avant la naissance de notre petit André, et en 18 mois il a fait son chemin à l’armée, il est maintenant Maréchal des Logis depuis quelques jours (le 19 novembre). Il ne dit rien sur la carte parce qu’il sait que le bébé ne sait pas lire et il réserve ses longues lettres à sa soeur Marthe, la maman du petit André. La carte est timbrée à 5 centimes et oblitérée à Caen le 29 novembre 1909.

Une autre hypothèse serait que ce soit Joseph père, le père du précédent c’est-à-dire le grand-père maternel du jeune André. Dans ce cas la carte parait bien maigre sans même la signature de Marie la grand-mère du petit. Il faudrait comparer les écritures.

N° 2 : Carte de Cécile De La Haye à André Cauderlier Novembre 1909

La seconde carte nous vient de Cécile, la plus jeune de la fratrie des De La Haye.

Cécile a 17 ans en 1909 et elle est beaucoup plus volubile et fantaisiste que son frère Joseph. Mais sa carte présente deux mystères :

Le premier concerne l'”oncle Joseph” qu’elle mentionne dans le texte. S’il s’agissait de son frère et donc de l’auteur de la carte n°1 tout serait clair mais elle raye le mot “son” pour le remplacer par le mot “mon”, or nous ne lui connaissons pas d’oncle Joseph ; du côté de son père, des De La Haye donc, son père lui-même s’appelle Joseph et il n’y en a pas d’autre dans la fratrie ;

Du côté de sa mère c’est à dire des Tranchant, nous ne connaissons pas de Joseph et de plus ils sont tous à Cancale en Bretagne. On ne voit pas qui pourrait récupérer “un panier de Doudous” pour l’apporter à Bayeux.

Mais cette carte présente un autre mystère.

En haut trace en relief d’une oblitération de l’enveloppe disparue

Regardez bien les deux cartes, elles sont toutes deux timbrées sur l’image et oblitérées à Caen le 29 novembre 1909. Si la première porte un timbre vert de 5 centimes, la seconde porte un timbre rouge de 10 centimes. Mais surtout la seconde ne mentionne pas d’adresse !

Comment se fait-il que la carte soit timbrée et oblitérée sans adresse !

L’ami Titus spécialiste et collectionneur de cartes postales anciennes nous propose comme probable explication que l’employé des postes a accepté de tamponner le timbre présent sur la carte affranchie au tarif lettre, l’adresse se trouvant sur une enveloppe elle même objet d’un affranchissement supplémentaire.

Et en effet en regardant la carte de côté on distingue bien une trace en relief d’un affranchissement identique qui a dû être réalisé sur une enveloppe disparue.

La Saint André en 1918

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918

Fin novembre 1918 l’ambiance est tout autre, l’armistice vient d’être signé et toute la France exulte de la paix retrouvée.

Le petit André a bien grandi et il a maintenant 10 ans et demi.

Alors que nous lui rendions visite un 11 novembre dans les années 1990, mon grand-père André nous a raconté son émotion de la victoire du 11 novembre 1918 et son souvenir des cloches de la cathédrale de Bayeux qui n’en finissaient pas de sonner.

Quelques jours plus tard il recevait donc quelques cartes dont ces deux-ci.

La carte n°3 lui vient de sa tante et non moins voisine Jeanne qui habite au 19 quand lui habite au 21 de la rue Echo. Pas de problème de timbre ici, la carte a sans doute été mise directement dans la boite voisine.

N° 3 : Carte de Jeanne Boucher née Cauderlier
à André Cauderlier Novembre 1918
N° 4 : Carte de Henri Cauderlier
à son fils André Novembre 1918

Et pour finir voici la carte n°4, celle que le jeune André va recevoir de son père Henri.

L’armistice a beau être signé depuis 15 jours, le retour des soldats n’est semble-t-il pas encore planifié.

Après 4 ans d’inquiétude on imagine que cette attente est à la fois interminable et pleine d’espoir.

Ce sont ces sentiments qui sont partagés ici par le père et le fils à l’occasion de cette fête.

N° 4 : Carte de Henri Cauderlier à son fils André Novembre 1918
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